Type de document : Research Paper

Auteurs

1 Professeur titulaire de l’université Sciences et Recherches de Téhéran

2 Doctorante de l’université Sciences et Recherches de Téhéran, Enseignante et traductrice

Résumé

Le lyrisme de Louis Aragon, se fondant sur la circonstance historique et portant une coloration héroïque, se réconcilie avec le modèle épique et justifie l’impropreté de l’opposition épique-lyrique à qualifier la poésie de Résistance.
Soucieux de la forme poétique, Aragon  partage avec les Rhétoriqueurs des vers rimés de la poésie médiévale, qui agissent comme un miroir permettant de refléter la réalité de la guerre, l’histoire immédiatement contemporaine qui porte l’allure de l’héroïsme à fin d’échapper à la censure. Cette historicité de sa poésie est pour qu’il chante l’Histoire mais aussi pour poursuivre la mémoire collective et nationale. Le poète a l’ambition de faire entendre la voix de tous, et finalement la voix de la France soit sous les images flottantes des mythes soit sous celles de sa femme aimée, Elsa.
Mais il ne se contente pas d’être un simple héritier et se mettant à la recherche des rimes nouvelles, dans la lignée de Hugo, tente de libérer l’alexandrin et invente en particulier la rime enjambée, pour justifier le refus de l’idée selon laquelle la rime serait usée et incapable d’exprimer une réalité nouvelle.
Enfin l’œuvre aragonienne est orientée vers le destinataire, en donnant vie à un aspect informatif et didactique et portant son message politique implicite qui est à la tradition des poèmes des rhétoriqueurs. C’est au-delà de l’héroïsation des combats et de leurs acteurs qu’Aragon cherche à confronter l’espoir voire à susciter l’héroïsme chez les destinataires.
Au fait, le poète engagé cherche à refonder la communauté nationale de sa patrie, sa bien aimée, déchirée et divisée par la guerre, en basant ses efforts sur ce qui est resté de l’identité de son pays, le langage qui coule dans la mémoire collective de ses compatriotes pour leur lancer un appel implicite visant à sauver leur amour commun, la France.

Mots clés