Appel à contributions

Numéro thématique

 

Thème : littérature française de l’extrême contemporain

La revue Recherches en Langue et Littérature Françaises de l’Université de Tabriz (Iran) se propose de consacrer son prochain numéro (nº 25) à la littérature française de l’extrême contemporain. 

 

La littérature de l’extrême contemporain est peut-être la plus difficile à définir. Le manque de recul nécessaire pour avoir une vue d’ensemble, d’une part, et les frontières encore incertaines de cette littérature qui échappe de toute tentation de théorisation d’autre part, la rend un sujet de débat entre les universitaires et les critiques littéraires qui tentent d’en déterminer les contours et d’en identifier les caractéristiques. Par ailleurs, choisir une telle période comme objet d’étude donne un vaste choix de corpus et soulève en même temps certaines difficultés à cause de son caractère fluctuant qui empêche de préciser son origine ou d'en déterminer une clôture. C’est seulement l’étude de nouveaux enjeux théoriques, de nouvelles pratiques littéraires et de nouvelles formes pratiquées qui nous permettra de définir la littérature de l’extrême contemporain, qui attire tant d’autres désignations comme « postmodernité », « nouvelle fiction », « néo-lyrisme »... et regroupe tant d’écrivains sous différentes bannières, d'« écrivains impassibles », d'« écriture blanche », d'« autofiction », de « nouvelle école de Minuit », etc., selon le ton, le style et les jeux génériques mis en avant par l'écrivain.

 

Tout d’abord, c’est le retour du sujet qui caractérise, mais aussi problématise cette  littérature. Le retour des thèmes et d’une certaine idée de l’intrigue et de structure narrative est aussi révélateur. Le goût retrouvé pour le récit se manifeste certes de façons très diverses chez Jean Echenoz, Jean-Philippe Toussaint ou Michel Chaillou. Ainsi, le réel, qu’il s’agisse du réel social (François Bon, Danièle Sallenave, Annie Ernaux) ou d’un réel historique (Jean Rouaud ou Richard Millet...), ou du réel critiquant des mœurs et des cultures plus anciens (Quignard, Nadaud, Louis-Combet), retrouve son statut de « référant ». Au sein de cette littérature de retour (au sujet, au récit, au réel), et malgré la différence entre les écrivains, on pourrait parler de l’avènement d’une nouvelle « génération » (Bon, Michon, Bergounioux, Pennac, Nadaud, Daeninckx, Echenoz, Toussaint, Gailly, Oster, Deville, Catherine Cusset, Sollers, Le Clézio, Sallenave...). C'est la littérature de 'retour', mais aussi celle de 'recherche' (la recherche du scandale chez Marie Darrieussecq, Michel Houellebecq, Christine Angot et Virginie Despentes, la recherche de l’extraordinaire chez  Lindon, Bon, Carrère, à travers la fictionalisation des affaires judiciaires et des faits divers, et la recherche du « petit » comme refuge chez Bobin ou Comte- Sponville).

 

En fin du compte, il faut noter que par l’adjectif « française », nous n’avons pas l’intention de nous limiter aux pratiques littéraires des écrivains français. Nous accueillons également toute pensée portée sur la littérature comparée. Car, c’est impossible de penser à l’extrême contemporain sans penser aux américains (Barth, de Pynchon et de Bartelme) ; ou aux italiens (Umberto Eco et Calvino). Dans ce contexte, la traduction des œuvres de l’extrême contemporain, les enjeux et les difficultés de cette traduction peuvent aussi former de bonnes pistes de recherches.

Toute notre tentative en RLLF est de recueillir les idées les plus diverses sur cette littérature qui habite notre présent et en même temps le met en question. Les auteurs sont invités à nous envoyer au plus tard le 2 février 2020. Depuis sa création, il y a 13 ans, cette revue a essayé de diffuser les travaux des chercheurs en langue et littérature françaises, et elle a été indexée dans les bases de données nationale et internationale (DOAJ, ISC, Scientific Indexing Services (SIS), Civilica, Google Scholar) et est accréditée à la fois par la ministère de la Science, de Recherches et de la Technologie iranien et par l’Université de Tabriz.

 

  • Les articles soumis sont à envoyer uniquement par voie électronique via le site Web de la revue :  http://france.tabrizu.ac.ir/
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