Type de document : Research Paper
Auteurs
1 Maître de conférences, Département de français, Université de Téhéran
2 M.A. en littérature française, Université de Téhéran
Résumé
Cet article a pour but de retracer le niveau d’influence des aspects littéraires et scéniques du théâtre de l’absurde (lancé par Beckett, Ionesco…) sur le style théâtral de Gholam Hossein Saedi, dramaturge et figure majeure du théâtre contemporain iranien qui a utilisé certains éléments essentiels du Nouveau Théâtre dans son mode d’expression. Nous allons montrer à travers cette recherche comment Saedi a reflété des notions de ce courant dramatique dans son œuvre, Les Matraqueurs du Varazil en parliculier, en retrouvant les influences, directes ainsi qu’indirectes, de ce mouvement sur son théâtre. Par la mise en question des catégories dramaturgiques traditionnelles comme l’action, le personnage, l’espace, le temps, et en relayant le langage traditionnel par un langage soumis à une subversion radicale, donnant à voir des situations incohérentes voire déconcertantes, Saedi a constitué une mutation dans l’art dramatique iranien. Miroir des anxiétés de son temps, le théâtre de Saedi exprime une vision pessimiste de l’existence et reflète les angoisses d’une génération qui, après les tempêtes de la Seconde guerre mondiale, se trouve face aux déchirements de l’occupation – ou plutôt de la colonisation – et ne se reconnait aucun droit, pas même celui d’espérer. Cependant, refusant un discours idéologique et orienté comme dans le théâtre engagé (dans le sens sartrien), Saedi produit sur scène des images absurdes de la condition humaine et crée un théâtre où se lisent l’effroi suscité par le non-sens de l’existence et l’incohérence d’un monde vidé de son esprit humain, le monde des « sangliers ».
Mots clés