Type de document : Research Paper

Auteur

Maître-assistante, Université Kharazmi

10.22034/rllfut.2025.62825.1454

Résumé

Le harem, lieu de splendeur et d'enchantement, alimentant les fantasmes liés à l'Orient, constitue un pilier de l'Orientalisme tel que théorisé par Edward Said. Ce stéréotype, longtemps fondé sur des témoignages masculins, est remis en question par la redécouverte et l’étude des récits de voyage féminins depuis la fin du XXe siècle ; ceux-ci nuancent voire contredisent le canon masculin. Marga d'Andurain (1893-1948), voyageuse et aventurière, s'installe à Palmyre puis décide de partir en Arabie Saoudite pour participer au pèlerinage du Hajj et rejoindre le Golfe Persique. Cependant, les autorités saoudiennes ne l'autorisent pas à accomplir son projet et, dès son arrivée, elle est cloîtrée dans le harem du sous-gouverneur de Djeddah. Cet article vise à analyser la représentation du harem dans son récit rétrospectif, Le Mari Passeport, à la lumière de la thèse d'Edward Said tout en tenant compte des évolutions critiques postérieures. Nous chercherons à déterminer si ce récit s'inscrit dans le champ intertextuel orientaliste ou s'il propose une vision plus subtile et originale du harem. Notre étude révèle que si Marga d'Andurain, comme d’ailleurs d’autres voyageuses ayant eu accès au harem, offre un regard plus nuancé que ses prédécesseurs masculins sur le monde oriental, son témoignage, traversé par des schémas interprétatifs coloniaux, ne parvient pas à décoloniser totalement sa représentation.

Mots clés

Sujets principaux