Type de document : Research Paper

Auteur

Professeur, Université de Lyon 1, France

Résumé

L’article fait d’abord le point sur certaines conceptions externes ou internes de l’énonciation. Il distingue le locuteur, source de la voix à l’origine des énoncés et l’énonciateur, source des points de vue, puis hiérarchise les locuteurs et les énonciateurs avant d’évoquer des cas de syncrétisme ou de disjonction entre locuteur et énonciateur. 
Il présente ensuite une théorisation énonciative intégrative de la notion de point de vue, à partir de la construction de la référenciation des objets du discours. Il définit la notion de point de vue (PDV), en linguistique, comme tout énoncé qui prédique des informations sur n’importe quel objet du discours, en donnant non seulement des renseignements sur l’objet (relatifs à sa dénotation), mais aussi sur la façon dont l’énonciateur envisage / imagine / se représente l’objet.
Enfin, l’article revient sur les notions de sujet et d’intentionnalité. L’intentionnalité se lit à travers les relations (motivées) entre perceptions, pensées, paroles, actions. Elle correspond aux intentions des énonciateurs ou locuteurs seconds, celles des agents des énoncés, et /ou celles des locuteurs / énonciateurs premiers, ou encore celles des récepteurs / interprètes des textes, qui cherchent à y reconstruire les deux niveaux d’intentionnalités précédents et à les combiner avec leurs propres hypothèses, en fonction de leur situation.

Mots clés

[1]     AUTHIER-REVUZ Jacqueline, 1992, « Repères dans le champ du discours rapporté », L’information grammaticale, 55, 38-42.
[2]     Barbéris Jeanne-Marie, 2001, « Texte/textualité », dans Détrie Catherine, Siblot Paul, Verine Bertrand (éds) Termes et concepts pour l’analyse du discours, Paris, Champion,  349-356.
[3]     Berthoz Alain, 2009, La simplexité, Paris, Odile Jacob.
[4]     Bravo Federico, 2011, Anagrammes. Sur une hypothèse de Ferdinand de Saussure, Limoges, Lambert-Lucas.
[5]     Conche Marcel, 2016, Penser encore. Sur Spinoza et autres sujets, Paris, Les Belles lettres.
[6]     Combettes Bernard, 1992, L’organisation du texte, Metz, Centre d’analyse syntaxique de l’université de Metz, Université de Metz
[7]     Culioli Antoine, 2018, « Je veux ! Réflexions sur la force assertive », Pour une linguistique de l’énonciation, t. 4, Limoges, Lambert-Lucas, 117-126 [2002] « Je veux ! », dans C. Botella (éd.), Penser les limites. Ecrits en l’honneur d’André Green. Paris, Genève,  Delachaux et Niestlé.
[8]     Culioli Antoine & Normand Claudine, 2005, Onze rencontres sur le langage et les langues, Paris, Ophrys.
[9]     Dubois Danielle, 2009, Le sentir et le dire. Concepts et méthodes en psychologie et en linguistique cognitive, Paris, L’Harmattan.
[10]  Ducrot Oswald, 1980, « Analyses pragmatiques », Communications,32, 11-60.
[11]  Ducrot Oswald 1984, Le dire et le dit, Paris, Éditions de Minuit.
[12]  Ducrot Oswald,  1989, Logique, structure, énonciation, Paris, Éditions de Minuit.
[13]  Ducrot Oswald, 1993, « A quoi sert le concept de modalité ? » dans Dittmar Norbert, Reich Astrid (éds), Modalité et acquisition des Langues, Berlin, Walter de Gruyter,  111-129.
[14]  Green André, 2003, « La cure parlante et le langage », Psychiatrie française. Les conférences de Lamoignon, Le langage 1, XXXIII, 3-4, 36-61.
[15]  Grezka Aude, 2009, La polysémie des verbes de perception visuelle, Paris, L’Harmattan.
[16]  Jacques Francis 2002, De la textualité. Pour une textologie générale et comparée, Paris, Librairie d’Amérique et d’Orient, Jean Maisonneuve.
[17]  Jouvent Roland, [2009] 20132, Le cerveau magicien, Paris, Odile Jacob.
[18]  Nølke Henning, Fløttum Kjersti, Norén Coco, 2004, La ScaPoLine, Théorie Scandinave de la polyphonie, Paris, Kimé.
[19]  Pike Kenneth L., 1954, Language in Relation to a Unified theory of Human Behaviour, The Hague, Mouton.
[20]  Rabatel Alain, 1997, Une histoire du point de vue, Paris, Metz, Celted.
[21]  Rabatel Alain, 1998, La Construction textuelle du point de vue, Lausanne, Paris, Delachaux et Niestlé.
[22]  Rabatel Alain,  2004, Argumenter en racontant, Bruxelles, DeBoeck.
[23]  Rabatel Alain, 2005, « La part de l’énonciateur dans la construction interactionnelle des points de vue », Marges linguistiques, 9, p. 115-136 (disponible sur le site de Texto !).
[24]  Rabatel Alain, 2008, Homo narrans. Pour une analyse énonciative et inter­action­nelle du récit. Tome 1. Les points de vue et la logique de la narration. Tome 2. Dialogisme et polyphonie dans le récit, Limoges, Lambert-Lucas.
[25]  Rabatel Alain, 2009, « Prise en charge et imputation, ou la prise en charge à responsabilité limitée », Langue française, 162, p. 71-87.
[26]  Rabatel Alain, 2012, « Positions, positionnements et postures de l’énonciateur », Travaux neuchâtelois de linguistique, 56, 23-42.
[27]  Rabatel Alain, 2013, « L’engagement du chercheur, entre ‘éthique d’objectivité’ et ‘éthique de subjectivité’ », Argumentation et Analyse de Discours, 11, http://aad.revues.org/1526
[28]  Rabatel Alain, 2014, « Quelques remarques sur la théorie argumentative de la polyphonie » Arena romanistica, 14, 204-222.
[29]  Rabatel Alain, 2016, « Diversité des points de vue et mobilité empathique », dans Colas-Blaise Marion, Perrin Laurent, Tore Gian Maria (éds), L'énonciation aujourd'hui, un concept-clé des sciences du langage, Limoges, Lambert-Lucas, 135-150.
[30]  Rabatel Alain, 2017, Pour une lecture linguistique et critique de la presse écrite. Éthique, empathie, point(s) de vue, Limoges, Éditions Lambert-Lucas.
[31]  Rabatel Alain, 2018a, « Pour une reconception de l’argumentation à la lumière de la dimension argumentative » Argumentation et analyse de discours, 20, http://journals.openedition.org/aad/2493 ; DOI : 10.4000/aad.2493
[32]  Rabatel Alain, 2018b, « À quelles conditions les lapsus clavis sont-ils des jeux de mots ? », dans Winter-Froemel Esme, Demeulenaere Alex (éds), La dynamique des jeux de mots, Amsterdam, Berlin, De Gruyter.
[33]  Rabatel Alain, (à paraitre) « Proposition pour rendre compte simplexement de la complexité des discours grâce à la théorie pragma-énonciative du point de vue »
[34]  Rastier François, 2003, « Le silence de Saussure ou l’ontologie refusée », Cahiers de L’Herne 76, p. 23-51.
[35]  Rastier François, 2013, Apprendre pour transmettre. L’éducation contre l’idéologie managériale, Paris, PUF.
[36]  Rastier François, 2015, Saussure au futur, Paris, Les Belles Lettres.  
[37]  Recanati François, 1979, La transparence et l’énonciation. Pour introduire à la pragmatique, Paris, Éditions de Minuit.
[38]  Revel Julie, 2015, « Foucault, marxiste hérétique ? Histoire, subjectivation et liberté », dans Laval Christian, Paltrinieri Luca, Ferhat Taylan (éds), Marx et Foucault, Paris, Éditions de la Découverte, 154-170.
[39]  Rosier Laurence, 1999, Le discours rapporté. Histoire, théories, pratique, Louvain-la-Neuve, Duculot.
[40]  Saussure Ferdinand de, 2002, « De l’essence double du langage », dans Écrits de linguistique générale, Paris, Gallimard, p. 15-88.