Auteur

Université de Maroua, Cameroun

Résumé

Dans l’imaginaire collectif des lecteurs et/ou des critiques littéraires, Jean-Paul Sartre est réputé figure emblématique de l’engagement de l’écrivain au sens où il déclare qu’un texte écrit porte toujours les marques de l’époque qui l’a vu naître. Partant du postulat selon lequel on ne doit pas « parler pour ne rien dire », Sartre conclut que l’écrivain doit toujours et pleinement assumer sa responsabilité. Toutefois, la thèse sartrienne a essuyé des critiques. En prenant en considération les positions de Jean Bessière dans Quel Statut pour la littérature ? (2001), Le Roman contemporain ou la problématicité du monde (2010), d’Emmanuel Fraisse et de Bernard Mouralis dans Questions générales de littérature (2001), de Jean Rancière dans La Parole muette. Essai sur les contradictions de la littérature (1998), de Justin K. Bisanswa dans Roman africain contemporain : fictions sur la fiction de la modernité et du réalisme (2009) et de Patrice Nganang dans Manifeste d’une nouvelle littérature africaine. Pour une écriture préemptive (2007) et Principe dissident (2005), nous voulons montrer qu’au-delà de l’engagement politique et social de l’écrivain, la littérature est aussi et surtout un acte autotélique. Ce qui nous permet de conclure avec Roland Barthes qu’ « écrire est un verbe intransitif ».

Mots clés

[1]     BARTHES Roland, Le Degré Zéro de l’écriture, in Œuvres complètes, t. I. Seuil, Paris, 1993.
[2]     BARTHES Roland, Le Plaisir du texte, Seuil, Paris, 1973.
[3]     BESSIÈRE Jean, « La littérature est-elle critique ? », in Tracés, 2008, n° 8, pp. 71-99.
[4]     BESSIÈRE Jean, Le Roman contemporain ou la Problématicité du monde, PUF, Paris, 2010, coll. « L’interrogation philosophique ».
[5]     BESSIÈRE Jean, Quel statut pour la littérature ?, PUF, Paris, 2001, coll. « L’interrogation philosophique ».
[6]     BESSIÈRE Jean, Qu’est-il arrivé aux écrivains français ? D’Alain Robbe-Grillet à Jonathan Littel, Loverval (Belgique),  Editions Labor/Espaces de Libertés, coll. « Liberté j’écris ton nom », 2006.
[7]     BISANSWA K. Justin, Roman africain contemporain : fictions sur la fiction de la modernité et du réalisme, Honoré Champion, Paris, 2009.
[8]     BOUJU Emmanuel, L’engagement littéraire, Presses Universitaires de Rennes, Paris, 2005.
[9]     BRUNEL Pierre, Glissements du roman français au xxe siècle, Klincksieck, Paris, 2001.
[10]  BRUN Catherine & SCHAFFNER Alain (dir.), Des écritures engagées aux écritures impliquées. Littérature française (XXeXXIe siècles), Éditions universitaires de Dijon, Dijon,
[11]  CAZENAVE Odile, Contemporary Francophone African writers and the burden of commitment, University of Virginia Press, Charlottesville/London, 2011.
[12]  CHAUVIN Cédric, « Jean Bessière, Quel statut pour la littérature ? (2001) et Le Roman contemporain ou la Problématicité du monde (2010) », ReS Futurae [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 02 octobre 2012, consulté le 20 novembre 2016. URL : http://resf.revues.org/184
[13]  CHLOÉ Chaudet, « Penser les (re)configurations de l’engagement littéraire », in Acta fabula, Janvier 2016, vol. 17, n° 1, Essais critiques,    URL:http://www.fabula.org/acta/document9611.php, page consultée le 19 juillet 2016.
[14]  CLÉDIER Jean, « Politique d’un auteur, ou comment « montrer le rester ». À propos de l’adaptation du Journal de Grace Elliot par Éric Rohmer », in Emmanuel Boujou (dir.), L’engagement littéraire, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2005, pp. 387-398.
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[16]  DENIS Benoît, Littérature et engagement (de Pascal à Sartre), Seuil, Paris, 2000.
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[18]  DU BOS Charles, Qu’est-ce que la littérature ?, Plon,Paris, 1938. 
[19]  GARNIER Xavier, « Corps et politique dans les littératures africaines », in Jean Bessière (Dir.), Littératures Francophones et politiques, karthala, Paris, 2009.
[20]  GEFEN Alexandre, « Responsabilités de la forme. Voies et détours de l’engagement littéraire contemporain », in L’engagement littéraire, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2005, pp. 75-84.
[21]  GORDIMER Nadine, L’écriture et l’existence, trad. de l’anglais par Wauthier et Fabienne Teisseire, Plon, Paris, 1994.
[22]  LAURENT Thierry Jacques, Le(XXeXXIe siècles), L’Harmattan, Paris, coll. « Espaces littéraires », 2015.
[23]  MEYER Michel, De la problématologie : philosophie, science et langage (1986), PUF, Paris, coll. « Quadrige Grands textes », 2008.
[24]  MODIANO Patrick, Dora Bruder, Gallimard, Paris, 1997.
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[27]  MOURALIS Bernard, « Compte rendu de Jean Bessière, Qu’est-il arrivé aux écrivains français ? D’Alain Robbe-Grillet à Jonathan Littell », in CONTEXTES [En ligne], Notes de lecture, mis en ligne le 16 août 2007, consulté le 19 juillet 2016. URL : http://contextes.revues.org/341
[28]  NDACHI TAGNE David, « Les précurseurs : Isaac Moumé-Etia et Louis-Marie Pouka », in Notre librairie, octobre-décembre 1989, N° 99.
[29]  NGANANG Patrice, Manifeste d’une nouvelle littérature africaine. Pour une écriture préemptive, Éditions Homnisphères, Paris, coll. Latitudes Noires, 2007.
[30]  NGANANG Patrice, Le Principe dissident, Interligne, Yaoundé, 2005.
[31]  NGANANG Patrice, « Pour une écriture préemptive », in Africultures, l’engagement de l’écrivain africain, n°59, 2004. Disponible sur http://www.africultures.com   
[32]  PHILOMBE René, Le livre camerounais et ses auteurs, semences africaines, 1984.
[33]  RANCIÈRE Jacques, La Parole muette. Essai sur les contradictions de la littérature, Hachette, Paris, 1998.
[34]  ROBBE-GRILLET Alain, Pour un nouveau roman, Minuit, Paris, 1963.
[35]  SARTRE Jean-Paul, Les Mots, Gallimard, Paris, 1964.
[36]  SARTRE Jean-Paul, « Présentation », in Les Temps Modernes, octobre 1945, n°1, repris dans J.-P. Sartre, Situations II [1948], Gallimard, Paris, 1964 [« Présentation des Temps modernes », pp. 9-30], pp. 13-14.
[37]  SARTRE Jean-Paul, Situations II. Qu’est-ce que la littérature, Gallimard, Paris, 1975.
[38]  SULEIMAN Susan Rubin, Le Roman à thèse ou l’autorité fictive, Presses universitaires de France, Paris, coll. « Écriture », 1983.
[39]  TODOROV Tzvetan, La littérature en péril, Flammarion, Paris, 2007.
[40]  VIART Dominique,  « Écrire au présent : l’esthétique contemporaine », dans Michèle Touret & Francine Dugast-Portes (dir.), Le Temps des lettres. Quelles périodisations pour la littérature française du xxe siècle ?, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2001.
[41]  VIART Dominique,  « Fictions critiques : la littérature contemporaine et la question du politique », dans Jean Kaempfer, Sonya Florey & Jérôme Meizoz (dir.), Formes de l’engagement littéraire (xve‑xxie siècles), Éditions Antipodes, Lausanne, 2006, pp. 185-204.
[42]  VIART Dominique,  « Fictions en procès », dans Bruno Blanckemann, Aline Mura-Brunel & Marc Dambre (dir.), Le Roman français au tournant du xxie siècle, Presses de la Sorbonne nouvelle, Paris, pp. 289-304.
[43]  VIART Dominique & VERCIER Bruno, La littérature française au présent. Héritage, modernité, mutations, Bordas, Paris, 2008, deuxième édition augmentée avec la collaboration de Franck Evrard.
[44]  WULF Judith, « L’esthétique romanesque des travailleurs de la mer de Victor Hugo : s’engager « chemin faisant » », in Boujou Emmanuel (Dir.), L’engagement littéraire, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2005, pp. 231-241.