Type de document : Research Paper
Auteur
CIELAM, Aix-Marseille Universite
Résumé
Le motif de l’exil paternel est omniprésent dans les récits de filiation produits par les héritiers de l’émigration algérienne en France. Loin de s’éteindre avec la génération des parents, l’exil se transmet. Il s'accompagne la plupart du temps d'une triple perte pour les descendants : celle d'une terre, d'une langue et du passé familial. Cet héritage négatif est si lourd qu'il apparaît fréquemment sur le frontispice de leurs œuvres, dans les titres. L'inscription prend tantôt la forme d'une amputation (« Je ne parle pas la langue de mon père » [2003] de Leïla Sebbar), tantôt celle d'une identité honteuse assignée (Dalila Kerchouche, « Mon père, ce harki » [2003] , Ali Magoudi, « Un sujet français » [2010]). Nous examinerons ici comment le récit de filiation vise à transformer la valeur de cet héritage. Pour ce faire, le texte se donne pour objectif de rétablir la trajectoire paternelle, en établissant dans la langue du pays d'accueil – celui de l'ancien empire, lieu de l'exil des pères – un destin algérien.
Mots clés
Sujets principaux