Type de document : Research Paper
Auteur
Université Sultan Moulay Slimane, Maroc Groupe de Recherches appliquées sur l’Imaginaire et le Patrimoine
Résumé
La pensée leclézienne du corps obéit au cheminement intellectuel de l’auteur de L’Extase matérielle. En héritier de l’Existentialisme, Le Clézio a mis en exergue, bien évidemment tout au début de sa carrière romanesque, la question de l’individu « jeté » dans la société occidentale, pour reprendre une formule de Heidegger à propos de l’être jeté dans le temps et dans l’espace. Une telle vision a eu pour premier sujet le corps de la femme qui a, selon l’écrivain, subit les pires métamorphoses de la société. Agressé et violé par l’individu comme par le groupe, le corps féminin est victime d’une vision technologique qui l’asservit. Les différentes attaques pourraient être matérielles (agressions physiques, viols…) et/ou symboliques comme l’avidité du regard d’un photographe. Il a fallu attendre Désert pour voir se libérer le corps féminin, notamment lorsqu’il renoue les liens avec son espace de prédilection : le désert. Une propriété du style leclézien consiste à situer le corps féminin dans des tableaux célèbres sans les nommer. Ainsi, les portraits de certaines femmes sont conçus selon des Nus de Modigliani ou de Cézanne sans pour autant trouver le moindre indice d’une telle présence. Le sud est par excellence le lieu de l’émancipation du corps
Mots clés