Type de document : Research Paper

Auteurs

1 Maître assistant, Département de langue et littérature françaises, , Université Bu-Ali Sina, Hamedan, Iran.

2 استادیار گروه زبان فرانسه دانشگاه علامه طباطبائی، تهران، ایران،

10.22034/rllfut.2024.17722

Résumé

Les Chants de Maldoror résistent obstinément à toute classification dans un genre littéraire spécifique, révélant une nature hétéroclite qui défie toute tentative de catégorisation. Des tentatives ont été faites pour ancrer ce texte de la seconde moitié du XIXe siècle dans le registre de la poésie. Cependant, au-delà de son apparente dissonance et de son rejet des normes établies, ce texte novateur trouve sa cohérence sous l'égide d'un narrateur autoritaire, qui semble être la seule instance garantissant la continuité interne des six chants. La prédominance de la narration, en élargissant le plan du discours, agit comme un rempart empêchant le lecteur de s'identifier aux personnages ou de succomber à l'illusion référentielle. Ceci non seulement écarte le lecteur du lecteur idéal, mais le dépeint aussi comme un mauvais lecteur. Les références constantes à l'acte de narration, troublant le cours de l'histoire, l'adresse récurrente du narrateur au narrataire et les commentaires sur le récit et l'histoire confirment la suprématie de la narration dans le texte lautréamontien. L'existence d'une narration autoréflexive et narcissique, dès les premières lignes, remet incontestablement en question l’horizon attente du lecteur. Cette présence requiert une lecture pleinement avertie, défiant toute quête de sens, et confronte le lecteur à des questions fondamentales sur la nature et les fonctions des notions telles que l'écriture, la lecture, la narration, l'auteur et la littérature.

Mots clés